2014/03/04 - Création d’un réseau franco-vanuatuan de surveillance sismologique

ird2014elwk smallNOUMÉA, mardi 4 mars 2014 (Flash d’Océanie) - Le Centre de Nouméa de l’Institut français de Recherche pour le Développement (IRD) a annoncé mardi le lancement d’un nouveau réseau de surveillance sismologique en Océanie, spécialisé dans la vigilance de la zone Nouvelle-Calédonie/Vanuatu.

Baptisé « ORSNET » (pour Oceania Regional Seismological NETwork, réseau régional sismologique océanien), ce réseau est le fruit d’un accord entre les autorités françaises et celles, voisines, de l’archipel de Vanuatu et de ses services gouvernementaux de la météorologie et des risques sismiques (VMGD: Vanuatu Meteorological and Geohazards Department). Objectif : mieux surveiller, en temps réel, la forte activité sismique qui caractérise cette zone, notamment dans les îles Loyauté (Nord-est de l’île principale de Nouvelle-Calédonie) et au Sud de Vanuatu (île de Tanna, où se trouve par ailleurs l’un des volcans les plus actifs au monde).

Le projet ORSNET est cofinancé par la France, la Nouvelle-Calédonie et le gouvernement de Vanuatu, ainsi que plusieurs partenaires à hauteur de 236.000 euros sur deux ans.
Les fonds proviennent notamment de la France et de son Fonds de Coopération du en matière éducative, scientifique et culturelle pour le Pacifique (le « Fonds Pacifique »), du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, de celui de Vanuatu, ainsi que des instituts partenaires (IRD et département vanuatuan des risques sismiques).
À terme, il prévoit l’intégration d’une soixantaine de stations sismiques réparties dans sept pays et territoires insulaires océaniens.
Le fonctionnement pratique de ce réseau ORSNET s’appuie sur des serveurs basés au centre IRD de Nouméa qui collecte les données qui sont ensuite partagées.
Ces installations ont été inaugurées mardi en présence de représentants des gouvernements de Vanuatu, de la Nouvelle-Calédonie, ainsi que des Consulats Généraux d’Australie et de Nouvelle-Zélande.
De 2010 à 2012, un premier réseau pilote, financé par l’Union Européenne dans le cadre de son enveloppe du IXème Fonds Européen de Développement -FED- pour la Nouvelle-Calédonie, avait concerné, en mode bilatéral, la Nouvelle-Calédonie et Vanuatu.
« Il s’agit à présent d’élargir le réseau pour couvrir d’autres pays insulaires océaniens : les îles Salomon, la Papouasie Nouvelle-Guinée, les îles Fidji, les îles Tonga et les îles Samoa, afin d’améliorer la réponse à l’alerte tsunami et la compréhension du risque sismique dans la région du Pacifique sud », précise l’IRD dans un communiqué.
Cette extension devrait aussi permettre à chacun des réseaux nationaux des pays et territoires partenaires d’intégrer un maillage à vocation régionale pour améliorer la localisation des séismes et l’estimation du risque tsunami dans la région Pacifique.
Le maillage existant s’appuie notamment sur des réseaux distants, qu’ils soient français (IRIS, Géoscope) ou américains (institut géophysique américain USGS, basé à Denver -Colorado- et le centre d’alerte aux tsunamis pour le Pacifique, Pacific Tsunami Warning Centre, basé à Pearl Harbour, Hawaii).
D’à peine dix stations en Océanie, le nombre, avec le réseau ORSNET, passerait ainsi à 51, annonce l’IRD.
La région du Pacifique Sud-ouest, qui fait partie de la « ceinture de feu du Pacifique », est l’une des plus actives au monde au plan sismologique.
Elle concentre environ 30 pour cent de la sismicité mondiale pour les événements de forte magnitude (supérieure à cinq sur l’échelle ouverte de Richter) et 20 pour cent pour les séismes de magnitude supérieure à 7.

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