2013/02/11 - Activité sismique toujours intense aux îles Salomon

ird2013cnwk smallHONIARA, lundi 11 février 2013 (Flash d’Océanie) – L’activité sismique aux îles Salomon, dans la région des îles Santa Cruz, où un puissant séisme de magnitude 8 a provoqué, mercredi 6 février 2013, un tsunami, ne montrait toujours aucun signe d’affaiblissement en ce début de semaine, avec, au cours du week-end, plusieurs secousses majeures de magnitudes atteignant le degré 7 sur l’échelle ouverte de Richter.
Ces conditions ont rendu les opérations de secours encore plus difficiles, provoquant la crainte des populations déplacées, qui se refusent toujours à revenir dans leurs villages.
Quant aux efforts humanitaires, fournis notamment par plusieurs ONG (dont la Croix rouge et World Vision), l’UNICEF, ainsi que les gouvernements australien et néo-zélandais, ils sont toujours ralentis par cette intense activité sismique, qui fait craindre de nouveaux dégâts.
Vendredi dernier, un avion à bord duquel se trouvait le Premier ministre salomonais Gordon Darcy Lilo a dû rebrousser chemin, les nouvelles secousses ayant fait craindre de nouveaux dégâts sur la piste d’atterrissage de Lata.
Ces mêmes conditions, caractérisées par des répliques quasi-incessantes, ont aussi fait redouter des dommages au quai de Lata et retardé l’arrivée de bateaux transportant des secours humanitaires.
Ce week-end, le ministre australien des affaires étrangères, Bob Carr, se trouvait sur place en déplacement officiel, pour discuter avec les autorités locales d’une éventuelle rallonge, sous forme d’aide d’urgence, de la part de Canberra.
Le chef de la diplomatie australienne a quantifié l’effort initial australien à 50.000 dollars (38.000 euros) pour le centre national de gestion des catastrophes naturelles (carburant pour les avions et appui logistique), 250.000 dollars (191.000 euros) pour la Croix Rouge locale et des rotations de reconnaissance par des avions militaires Hercule C-130 de l’armée de l’air australienne.
La Nouvelle-Zélande annonçait en fin de semaine dernière un fonds d’urgence de 200.000 dollars (néo-zélandais, soit 125.000 euros) pour des fournitures humanitaires et le soutien aux équipes d’évaluation du gouvernement des îles Salomon.

Les opérations d’évaluation des dégâts se poursuivent, notamment avec l’aide des moyens de la force régionale d’assistance aux îles Salomon (RAMSI, déployée dans cet archipel depuis juillet 2013 pour y rétablir l’ordre après un conflit civilo-ethnique).

La Croix Rouge salomonaise a mobilisé sur zone une équipe de quinze de ses membres, à bord d’un des bateaux qui se dirigent vers Lata et les Santa Cruz. Un premier chargement comprenant une unité de purification et de potabilisation de l’eau se trouve à bord de ce bateau, a précisé la secrétaire générale de la Croix Rouge Salomonaise, Joanne Zoleveke.

Le Fonds Mondial des Nations-Unies pour l’Enfance (UNICEF, dont le siège régional se trouve à Suva, Fidji) annonçait vendredi l’envoi vers les Santa Cruz de matériel prépositionné dans la capitale Honiara. Ce chargement comprend 350 kits d’hygiène (« WASH ») comprenant chacun deux jerrycans de dix litres, des tablettes de purification de l’eau, mais aussi cent bâches de 4x5 mètres, ou encore vingt tentes censées abriter sept cent personnes.

Isabelle Austin, directrice régionale adjointe pour le Pacifique, a souligné à cette occasion la préoccupation sanitaire, dans des conditions post-catastrophe. « Le problème de l’accès à une eau sûre et propre, ainsi qu’une hygiène convenable, est toujours notre préoccupation dans ce genre de situation. D’où la distribution de ces kits ‘WASH’ et de ces lots de purification de l’eau. Les épidémies de maladies telles que la diarrhée, les infections cutanées, se produisent souvent lorsque l’eau n’est pas traitée ou purifiée », a-t-elle rappelé. Les tentes et les bâches devraient aussi servir en priorité aux enfants, en ce début d’année scolaire, et devraient pouvoir tenir lieu de ce que l’UNICEF a qualifié d’ « espaces d’apprentissage ».

Menace sanitaire

Au-delà des secours immédiats, comme c’est le cas après de telles catastrophes naturelles, une autre priorité consiste, au plan sanitaire, en un effort afin de contenir la propagation de maladies liées à la présence de grandes quantités d’eau stagnante, comme la typhoïde, la malaria, la dengue, la dysenterie ou encore la leptospirose. Le tsunami a notamment laissé, sur place, dans les villages, des cadavres de bétail et de volaille.

Selon le dernier bulletin de situation publié par l’office des Nations Unies pour les affaires humanitaires (OCHA), plus de 430 habitations, pour la plupart construites en matériaux traditionnels, ont été détruites à des degrés divers, certaines emportées par la vague. 3.500 seraient sont considérées comme déplacées, dont 2.300 confrontées à un besoin urgent d’eau potable. Les écoles et les églises sont utilisées, dans un premier temps, pour abriter les réfugiés.

Le séisme du 6 février 2013 a tué au moins dix personnes, selon les derniers bilans, mais aussi fait des milliers de sans abri. Depuis le 6 février, plus de deux cents répliques ont été enregistrées dans la même région, dont de nombreuses ont dépassé la magnitude 6 et n’ont pas été inférieures à 4.
Pour le seul week-end, l’une de ces secousses a affiché 6,3, lundi 11 février 2013 à 5h39 locales, GMT+11)

Voir la liste chronologique de toutes les secousses au cours de ces sept derniers jours à l’adresse suivante (institut géophysique américain USGS, basé à Denver, Colorado) ici.

De l’autre côté du Pacifique, en Colombie, un autre puissant séisme a résonné samedi 9 février 2013, à 14h16 (GMT), sas toutefois provoquer d’alerte régionale au tsunami.

Un autre séisme, de magnitude 6,5, a été enregistré dimanche à 8h02 (locales), toujours dans cette même région des îles Santa Cruz.

Samedi, c’est un autre séisme de magnitude 7,1 qui frappait la même zone à 2h26 du matin (locales), sans toutefois susciter d’alerte au tsunami.

Il avait été précédé d’un autre puissant tremblement, de magnitude 7,1, à 22h12 (Google Earth ici, Google Maps ici).

Le 25 juillet 2012, un puissant séisme de magnitude 6,5 avait frappé l’île principale de Guadalcanal, occasionnant d’importants dégâts qui touchaient près d’une dizaine de milliers d’habitants de cette zone connue sous le nom de Weathercoast.

Le 2 avril 2007, la province de Gizo (Nord-est des îles Salomon) avait été frappée par un énorme séisme de magnitude 8, qui avait fait une cinquantaine de morts et des milliers de déplacés.

Le 30 septembre 2009, un puissant séisme suivi d’un tsunami frappait les côtes de Samoa, des Samoa américaines voisines et du Nord de Tonga, faisant près de 190 morts et des milliers de sans-abri.

Les îles Salomon, ainsi que le reste de la Mélanésie, se trouvent dans ce qu’il est convenu d’appeler la « ceinture de feu du Pacifique », succession de zones d’affrontement et de subduction entre plaques tectoniques, dont l’Indo-Australienne et celle du Pacifique.
Toute cette région à forte sismicité dessine une sorte de fer à cheval trans-Pacifique inversé qui englobe la Mélanésie, remonte vers le Pacifique Nord-ouest et sa Micronésie pour ensuite longer les côtes des Amériques Nord et Sud.

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Tous les détails USGS sur ce séisme ici.
Consulter le poster USGS sur ce séisme ici.
Détermination IRD de ce séisme sur notre site ici.
Bulletins du PTWC sur ce séisme sur notre site ici.

Enregistrements de ce séisme aux stations de l'IRD (ND), VGMD (VU), HSO (SO) et Géoscope (G) ici.
Données MSEED de ce séisme pour les stations IRD/Géoscope/VGMD/HSO (2 heures de données) ici.
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