2013/02/07 - Tsunami des îles Salomon : au moins quatre morts, selon les premiers bilans
HONIARA, jeudi 7 2013 (Flash d’Océanie) – Un séisme de magnitude 8 sur l’échelle ouverte de Richter au Sud-est des îles Salomon, suivi d’un tsunami, aurait fait mercredi au moins quatre victimes dans la région du groupe des îles Santa Cruz (Sud-est de l’archipel), selon les premiers bilans évoqués par les autorités locales ainsi que les organisations internationales.Selon le petit hôpital de Lata (localité la plus proche de l’épicentre du séisme), cité par la télévision nationale néo-zélandaise, cinq personnes (quatre personnes âgées et un jeune garçon d’une dizaine d’années) auraient trouvé la mort et plusieurs autres seraient toujours portées disparues à la suite de cette catastrophe naturelle.
Dans un premier temps, cet hôpital ne faisait état que de quelques blessures et des fractures aux bras et aux jambes.
Selon le bureau du Premier ministre salomonais Gordon Darcy Lilo, une cinquantaine de maisons d’habitations, construites en matériaux locaux, auraient été emportées sur la côte par une vague de près d’un mètre, qui aurait pénétré d’au moins cinq cent mètres à l’intérieur des terres.
Depuis cette secousse de magnitude 8, plusieurs dizaines d’autres, en mode réplique et fortement ressenties localement, sont survenues.
Dans son premier rapport de situation concernant cette catastrophe, le bureau onusien de coordination des affaires humanitaires (OCHA, basé à Fidji), dans son rapport, évoque aussi le bilan toujours provisoire de quatre victimes et de deux disparus.
L’OCHA évoque aussi une priorité : remettre en état le petit aéroport et sa piste, à Lata, afin de faciliter les opérations d’acheminement de secours par voie aérienne.
Selon la police locale, qui a lancé des opérations de secours dès mercredi, quatre personnes sont confirmées décédées, et cinq autres seraient toujours portées disparues.
Les équipes de la police locale, épaulées par les forces militaro-policière du contingent d’assistance aux îles Salomon (RAMSI, dont une importante composante australienne), ont entrepris des opérations d’évaluation des dégâts, dans cette province insulaire du Sud-est du pays.
Selon les premiers survols par des hélicoptères militaires de la RAMSI, au moins quatre villages côtiers auraient été directement touchés soit par le séisme, soit par le tsunami, a affirmé le Britannique John Lansley, chef de la police nationale salomonaise.
Une opération de secours, toujours appuyée par les moyens de la RAMSI, pourrait être rapidement déployée sur zone.
Cette secousse sismique intervient après plus d’une semaine d’intense activité dans cette région du groupe des îles Santa Cruz, au Sud-est des îles Salomon.
La plus puissante de ces secousses telluriques, mercredi, a affiché 8 sur l’échelle de Richter, à 12h12 (heure locale, GMT+11).
L’épicentre a été localisé à une profondeur de 28 kilomètres en-dessous du niveau de la mer, à environ 80 kilomètres à l’Ouest de la petite localité de Lata, qui se trouve à 580 kilomètres à l’Est-sud-est de la capitale Honiara.
Localisation et visualisation de cet événement sismique via Google Maps ici.
Au cours des sept derniers jours, de nombreuses secousses ont secoué la même région, avec des magnitudes s’étalant entre 4 et 7 sur l’échelle de Richter, dans une région caractérisée par la présence de la « ceinture de feu du Pacifique », qui englobe toutes les îles de la Mélanésie.
Peu après le plus puissant de ces séismes, le centre régional d’alerte aux tsunamis (Pacific Tsunami Warning Centre, PTWC, basé à Pearl Harbour, Hawaii) a émis une série d’alertes, confirmant que cette secousse sous-marine avait bien généré une lame de fond et était potentiellement « destructrice ».
L’alerte a finalement été levée peu avant 4h00 GMT mercredi, un peu moins de trois heures plus tard.
Elle qui concernait plusieurs pays et territoires océaniens, dont la Nouvelle-Calédonie (Nord de la Grande Terre), l’île d’Espiritu Santo (Nord Vanuatu, tout proche) ainsi que Fidji, les îles Marshall, les États Fédérés de Micronésie, la Nouvelle-Zélande, les Samoa, Tonga, l’Australie, Niue, les îles Cook, Palau ou encore le territoire américain de Guam.
En Nouvelle-Calédonie, le plan ORSEC a été activé.
Dans toute la région, les populations ont été alertées principalement par les radios et ont suivi les consignes, à savoir rejoindre impérativement des emplacements situés en hauteur.
Entreprises et services publics ont aussi, dans la plupart des pays et territoires concernés, décidé de renvoyer les employés chez eux, ce qui a provoqué d’énormes embouteillages dans les centres les plus urbanisés, comme par exemple la capitale fidjienne Suva.
Selon les premiers comptes-rendus émanant des régions proches de l’épicentre, dans les îles salomonaises de Santa Cruz, ce tsunami se serait traduit par des vagues d’une amplitude inférieure à un mètre, ne causant pas de dégât significatif immédiatement signalé.
Des milliers de Salomonais sinistrés après le séisme du 25 juillet 2012
Le 25 juillet 2012, un puissant séisme de magnitude 6,5 avait frappé l’île principale de Guadalcanal, occasionnant d’importants dégâts qui touchaient près d’une dizaine de milliers d’habitants de cette zone connue sous le nom de Weathercoast.
Le 2 avril 2007, la province de Gizo (Nord-est des îles Salomon) avait été frappée par un énorme séisme de magnitude 8, qui avait fait une cinquantaine de morts et des milliers de déplacés.
Le 30 septembre 2009, un puissant séisme suivi d’un tsunami frappait les côtes de Samoa, des Samoa américaines voisines et du Nord de Tonga, faisant près de 190 morts et des milliers de sans-abri.
Les îles Salomon, ainsi que le reste de la Mélanésie, se trouvent dans ce qu’il est convenu d’appeler la « ceinture de feu du Pacifique », succession de zones d’affrontement et de subduction entre plaques tectoniques, dont l’Indo-Australienne et celle du Pacifique.
Toute cette région à forte sismicité dessine une sorte de fer à cheval trans-Pacifique inversé qui englobe la Mélanésie, remonte vers le Pacifique Nord-ouest et sa Micronésie pour ensuite longer les côtes des Amériques Nord et Sud.
pad
Tous les détails USGS sur ce séisme ici.
Consulter le poster USGS sur ce séisme ici.
Détermination IRD de ce séisme sur notre site ici.
Bulletins du PTWC sur ce séisme sur notre site ici.
Enregistrements de ce séisme aux stations de l'IRD (ND), VGMD (VU), HSO (SO) et Géoscope (G) ici.
Données MSEED de ce séisme pour les stations IRD/Géoscope/VGMD/HSO (2 heures de données) ici.
Localisation et visualisation de ce séisme via Google maps ici.