2013/01/08 - Système américain de prédiction des séismes : les scientifiques néo-zélandais n’y croient pas encore
WELLINGTON, mardi 8 janvier 2013 (Flash d’Océanie) – Les scientifiques néo-zélandais semblent ne pas être encore convaincus des applications pratiques d’un nouveau système américain de prévision des séismes, basé sur les différentiels d’électricité statique juste avant les secousses.Premier parmi les sceptiques : le Dr Bill Fry sismologue à l’institut sismologique néo-zélandais GNS Science.
« Ce n’est pas la première fois qu’ion entend parler de cette théorie et en étant réaliste, elle a peu de chances de réussir », a-t-il déclaré lundi au quotidien New Zealand Herald.
« Nous, ce dont nous avons besoin, c’est d’être sûrs et nous ne voulons sûrement pas provoquer des mouvements de manique », a-t-il ajouté.
Ce système, baptisé « QuakeFinder » (détecteur de séismes) a été développé ces dernières années par une société privée californienne.
Elle repose sur la mise en place d’un réseau de capteurs censés mesurer tout changement d’intensité des niveaux d’électricité statique souterraine.
« C’est un peu comme une sorte d’éclairs souterrains », a expliqué le concepteur de ce système, Tom Bleier.
Néanmoins, GNS Science a clairement annoncé son intention de ne pas effectuer d’essais de prototype tant qu’ils n’auront pas été mieux éprouvés scientifiquement.
« Mais nous restons ouverts d’esprit. Nous accueillons favorablement toute nouvelle recherche dans ce domaine. Mais à mon sens, pour cette technique-là, on est encore loin d’un stade où elle pourrait être considérée comme fiable (…) En fait, en matière de tendances, la science s’oriente de plus en plus vers une démarche ‘hybride’, qui prend en compte à la fois les analyses statistiques (d’événements passés) et une utilisation croissante des sciences physiques », a estimé le Dr Fry.
La Nouvelle-Zélande a été frappée, dans son histoire récente, par deux séismes majeurs : le premier, le 4 septembre 2010, de magnitude 7,1 sur l’échelle de Richter, a frappé la région de Canterbury (la ville de Christchurch et ses environs, sur l’île du Sud du pays), occasionnant d’énormes dégâts matériels, mais ne faisant aucune victime.
Le second, le 22 février 2012, avait frappé la même région, avec une magnitude de 6,3 sur l’échelle de Richter pour la secousse principale, faisant 185 morts, selon les bilans officiels.
Interrogé par la presse locale, Bob Parker, le maire de Christchurch, s’est pour sa part déclaré favorable à ce nouveau système américain, en formulant même le souhait qu’il puisse être essayé en Nouvelle-Zélande.
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